Revisitez d’un autre œil les différents systèmes utilisés pour bénéficier ensuite d’une utilisation globale aisée :

Le human beatbox pour moi est dénué de mystères.

D’où sortent véritablement les sons ? Comment sont-ils produits ? Par quels moyens ? Quels muscles et quelles articulations sont sollicités ?

Seules quelques notions «basiques» sont à ma portée selon mon ressenti physique (lèvres, voix, souffle, langue, etc..)

Mais n’étant pas un anatomiste, je me pose beaucoup de questions.

Je ne suis sûrement pas le seul à me les poser.

Mes seules sources d’apprentissages proviennent d’échanges, de rencontres, de discussions à travers différents évènements de beatbox.

Faisant parti d’un milieu (underground) qui n’a en parti que pour objectif de découvrir de nouvelles sonorités, sans vraiment savoir comment fonctionne cette machine qu’est le corps est pour moi à la fois un questionnement et une prouesse.

En effet, ces mystères dont est dénué le human beatbox découle en majeure partie de notre chair, notre organisme, notre physionomie, et j’en passe..

Mais nous n’en savons que très peu.

Les beatboxers actuels sont de vrais acrobates des muscles de la face.

De ce fait, les musiciens « performer » que nous sommes ont tout intérêt à savoir appréhender le plus tôt possible leurs efforts de la manière la plus juste qu’elle soit, afin d’apprendre à s’économiser et donc à perdurer au fil du temps.

Cet ouvrage nous donne ici des clés élémentaires de compréhension au sujet de cet instrument organique que nous possédons tous.

Ce qui peut être bénéfique aux artistes vocalises, l’est également aux pédagogues curieux d’enrichir leurs connaissances au sujet de la transmission de cet art.

Alexinho - Beatboxer, champion du monde de beatbox

Je me souviens de la première fois où je suis montée sur scène pour chanter une chanson de ma composition, paroles et musique. Je venais d'avoir vingt ans. Ça a été comme un coup de foudre… la rencontre avec un espace dans lequel je me suis sentie immédiatement comme chez moi. Les années précédentes, j'avais eu la mauvaise expérience, à l'occasion de mes examens de guitare, d'avoir les doigts qui tremblaient. Mais ce jour-là, malgré le trac, malgré mon cœur qui s'emballait dans ma poitrine, ma voix n'a pas tremblé, mes mots, mes notes étaient là, sans cafouillage, sans trou de mémoire. Un sentiment de bonheur, d'euphorie, de puissance éprouvé dès les premiers instants… Le monde aurait pu s'écrouler autour de moi, je me tenais debout face au public qui m'écoutait ! Avec, aussitôt après, l'envie d'y retourner le plus vite possible. Je pourrais dire que j'ai plongé dans l'eau et qu'une fois dans l'eau je me suis rendu compte que j'étais un poisson !

Encore maintenant, la scène est pour moi un endroit privilégié et particulier. Un mélange entre un espace ouvert au monde et un espace totalement intime, où toute liberté est possible. Comparable en cela à l'écriture. Sauf que si l'on est seul avec soi-même quand on écrit, sur scène on se retrouve seul avec tout le monde ! Un endroit où d'autres contraires se rejoignent, comme par exemple se sentir à la fois “autre” et “profondément soi-même”.

J'ai commencé à chanter simplement dans le but de partager avec le public les chansons que j'écrivais. Sans technique, sans avoir travaillé ni ma voix, ni ma posture, ni mon jeu de comédienne… Et de chanson en chanson, de scène en scène, je me suis retrouvée chanteuse…

Je chante …

Pour habiller les heures grises / Et colorier le ciel en bleu
Être en un clin d'œil à Venise / Sentir le soleil quand il pleut
Et m'enivrer quand vient la nuit / Pour ne plus avoir peur du loup
Au fond des bois au fond du puits / Pour n'importe quoi pour des clous…

Après, j'ai suivi toutes sortes de cours, chant, théâtre, mime, clown, interprétation… Je me suis entraînée à “bouger” sur scène, à “parler”, à respirer, à chanter ! Ma voix m'a joué plusieurs mauvais tours. J'ai fréquenté les phoniatres, les orthophonistes… J'ai appris à l'écouter, à la sentir, à l'entendre se fatiguer, à ne pas la malmener. À la maîtriser, d'une certaine façon. J'ai aussi appris à mieux me connaître, avec mes défauts et mes points forts. Marc m'a proposé un travail de recherche fondé sur le fonctionnement du corps en association avec le mental et les émotions.

Anatomie du musicien. Ce livre porte bien son titre. Malgré cela, je ne me doutais pas de l'aventure qui m'attendait, si palpitante et si complexe à la fois ! Le lire, c'est véritablement partir à la découverte de la vie au fond des océans !

Mais au-delà d'une description – voire d'une dissection – merveilleusement illustrée de page en page, au-delà de la somme d'informations phénoménale qu'il réunit, au-delà de ses recherches et de la passion qu'il nous transmet, Marc Papillon nous fait prendre conscience des origines et des répercutions de nos mouvements ; comprendre d'où provient telle ou telle douleur ; ajuster notre tenue, nos gestes, notre respiration en fonction des besoins. Il nous donne également des “clés” pour “réunir” ce qu'il est possible de réunir physiquement, afin ne pas nous laisser envahir par des gênes surajoutées lorsque des difficultés surviennent.

C'est pour ma part l'essentiel de ce que je retiendrais. Sans oublier, qu'au bout du compte, toujours, dans sa démarche de recherche, il y a l'art, la musique, le bonheur d'apprendre, le plaisir de jouer, et bien sûr l'être humain, imparfait par définition !

Post-scriptum : Certains noms de muscles dont je n'avais jamais entendu parler m'ont fait rêver… Mets délicieux ou pics rocheux… Finalement, j'ai opté pour une excursion en montagne, à travers ces quelques vers que j'ai écrits pour m'amuser :

Escalader les sommets du Grand Dentelé,
Redescendre par la face arrière, et aller
Tremper ses pieds dans l'eau glacée des Petits Ronds…
Se chauffer au soleil… se protéger le front,
Monter vers la Galéa jusqu'au Masséter,
Dévaler les Rhomboïdes, prendre un bol d'air,
Là, saluer son Éminence Hypothénar,
Puis dîner au Carré des Lombes, rue des Arts.

Nathalie SOLENCE - Chanteuse - Auteur-compositeur-interprète